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 1. Care e condiția femeii-scriitor în America zilelor noastre? Cum se publică, promovează și cum e receptată literatura femeilor în SUA/Canada? 

Cred că lucrurile sunt diferite în Canada față de State. În Canada, femeile scriitor că și scriitorii migranți sunt mult mai bine promovați și încurajați decât la vecinii de la sud de graniță datorită unei politici oficiale de recunoaștere a literaturii migrante sau a celei scrise de femei, o reflecție poate a politicii oficiale de integrare socială a minorităților de orice fel. După o sută de ani de literatură canadiană, lumea își dă seama cu stupoare că și ea ca și restul literaturii europene este în general o literatură masculină, albă, de sorginte iudeo-crestina. Ori în acest moment, Canada este orice altceva decât o țară de descendentă europeană albă și catolică. Este timpul că literatura să reflecte shimbarările și să fie contemporană cu societatea în care trăim. Iar acest lucru bănuiesc că e valabil și în State. Din alt punct de vedere, literatura canadiană este mai puțin concurențială în sensul visului American de reușită și bestseller. Dar cred că tocmai din acest motiv este o literatură mai profundă, mai diversă, mai complexă. Cu mai multe povești venind din diferite colțuri ale lumii, o polifonie la nivel de subiecte, tradiții narative, interese literare. Numărul mai mare de femei artiști din ultima vreme se alătură celor al autorilor de origine asiatică, arabă, trans, queer, autohtoni. 

Citește interviul integral AICI

 

Interviu realizat de Daciana Branea 

Orizonturi culturale italo-romane 

C’est à ce trait que se réduit ironiquement l’héroïne de La Bien-aimée de Kandahar

Femme aimant le vert…

Le dernier roman de Felicia Mihali s’inspire d’un fait divers. En 2007, le magazine MacLean’s a fait apparaître sur sa page de couverture la photographie d’une étudiante. Cette parution a incité un sergent canadien à lui écrire depuis l’Afghanistan pour la complimenter sur sa beauté naturelle. Le magazine a par la suite servi de relais à une correspondance entre la jeune femme et le soldat, jusqu’à la mort de ce dernier survenue peu après lors d’une attaque à la bombe.

Le roman de Mihali, originellement paru en 2012 sous le titre The Darling of Kandahar, effectue une mise en récit de cette correspondance. Celle-ci est narrée du point de vue de l’étudiante dont la vie se réduit à peu de choses: le divorce de ses parents, deux relations sans amour, ainsi que le souvenir des pièces qu’elle montait à l’école avec sa meilleure amie Marika.

La simplicité du schéma actantiel tend à aplanir ces drames de la vie quotidienne tout en favorisant les analogies entre différentes périodes historiques dont les ressemblances sont loin d’être évidentes. Ainsi, sous l’écriture blanche d’une narratrice qui déplore que la journaliste qui lui donne une entrevue de cover girl ne l’interroge que sur ses goûts alimentaires, sa couleur préférée et les adjectifs qu’elle utiliserait pour décrire sa personnalité, la fondation de Ville-Marie devient un leitmotiv sur l’arrière-plan duquel se dessine la destinée tragique du soldat Yannis, à qui la narratrice Irina regrettera d’avoir posé tant de questions sur son quotidien en temps de guerre, sans même songer à lui demander ce qui l’a poussé à partir en Afghanistan.

On devinera que le thème principal exploré par Mihali porte sur l’incommunicabilité qui régit les relations interpersonnelles, davantage que sur les malentendus que favorisent les rencontres en ligne. Cela implique que le questionnement qui sous-tend ce roman est de nature identitaire, car, si c’est par hasard que l’étudiante qui a inspiré la Bien-aimée de Kandahar était, comme Mihali, d’origine roumaine, il n’est pas anodin que cette auteure en ait fait, à son instar, une spécialiste de la littérature postcoloniale.

Le récit permet de mettre en évidence le fait que ces difficultés à communiquer efficacement sa pensée proviennent d’une dichotomie entre un sentiment que l’on se forge de sa propre identité, laquelle relève le plus souvent de l’ordre de l’implicite, et l’image que l’on en projette. Et cependant, il serait vain de séparer tout à fait ces deux instances dans la mesure où l’image que l’on projette ne cesse de modifier notre vie intérieure, puisqu’un individu ne représente en fin de compte qu’un «amas de connexions avec [ses] semblables».

On comprendra alors la détresse qu’elle ressent face aux questions de la journaliste du magazine qui fera d’elle une cover girl. Plutôt que de lui demander d’expliquer ce que représentaient les Versets sataniques de Salman Rushdie pour le paradigme littéraire de la fin du 20e siècle, ou encore sur les fantasmes infantiles qui la poussaient à incarner le rôle de Jeanne Mance, tandis que Marika incarnait celui de Maisonneuve; celle-ci l’a contrainte à décrire son identité à partir de questions futiles auxquelles elle-même ne connaissait pas la réponse.

Miruna Craciunescu (Le Délit, Octobre 25, 2016)

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Le choix des libraires

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’écrivaine Felicia Mihali, née en Roumanie en 1967 et qui vit au Québec depuis 2000, n’a pas peur de fouler les bancs d’école. En effet, celle qui a d’abord étudié à l’Université de Bucarest s’est ensuite tournée vers l’Université de Montréal. Elle a étudié la philologie, les langues (français, chinois et néerlandais), les lettres, l’histoire de l’art, l’histoire et la littérature anglaise. Le pays du fromage, son premier roman fort remarqué publié en 2002, sera ensuite suivi de Luc, le Chinois et moi, La reine et le soldat, Sweet Sweet China, Dina et, notamment, Confession pour un ordinateur. Points communs des ouvrages de cette romancière qui est également journaliste et professeure d’histoire? Des personnages qui se laissent porter par la vie, la question de l’identité et l’histoire qui s’y taillent toujours une importante place.

Par Alexandra Mignault,

Les libraires Isabelle Beaulieu & Josée-Anne Paradis (Les libraires, Février 2, 2017)